Depuis 2008, l’Institut de Technologie et d’Animation (ITECA) s’engage dans la filière mangue à Gros-Morne, région représentant 30% de la production des mangues en Haïti. Auparavant, les paysans ne disposaient d’aucune technique d’amélioration dans la production et l’exploitation de la filière mangue.
Les plantations de manguiers ne respectaient aucune norme requise pour la structuration d’un verger. Seuls quelques grands dons de la commune possédaient des vergers. Notons qu’un verger se définit comme un espace de terrain dévolu à la culture d’arbres fruitiers, appelée arboriculture fruitière. Ainsi, un verger de mangue est un espace de terrain dévolu à la culture de mangue.
Entre 2013 et 2016, ITECA a réussi la première phase d’un projet venant en appui aux producteurs de la commune regroupés au sein d’une coopérative de production, de transformation et de commercialisation. 200 vergers ont été mise en place au cours de cette première phase.
Un total de 277 vergers diversifiés composés de diverses cultures intercalaires telles le pois congo (pois d’angole), le manioc, l’ananas, la patate douce et le bananier ont été mis en place
Une deuxième phase a été lancée en septembre 2017 suite à un diagnostic révélant un faible taux de bénéficiaires parmi les femmes et les jeunes au cours de la première phase. Cette deuxième phase intègre une autre coopérative, deux regroupements d’organisation et une entreprise sociale d’un regroupement d’organisation de femmes.
Dès l’entame de la seconde phase, ITECA a initié l’approche des vergers diversifiés. Elle garantit à un producteur ou productrice d’un verger d’autres cultures.
Un total de 277 vergers diversifiés composés de diverses cultures intercalaires telles le pois congo (pois d’angole), le manioc, l’ananas, la patate douce et le bananier ont été mis en place. 113 femmes, 93 hommes, 41 jeunes femmes et 30 jeunes hommes, plus précisément, ont bénéficié de ces vergers dans le cadre de l’implantation de ce projet.
Lisez également: À Gros-Morne, les producteurs de la filière de la mangue ont retrouvé l’espoir grâce au renforcement des coopératives
Ainsi, le calendrier cultural permet au producteur de bénéficier d’une récolte diversifiée et d’un revenu additionnel durant la période de soudure allant du mois d’aout jusqu’au mois de mars, mais aussi pendant la période de croissance des manguiers (les trois premières années),
Cinquante de ces participants ont pu également s’acquérir d’une ruche. Un suivi technique est assuré par l’ITECA et les coopératives afin de veiller à l’entretien des vergers durant toutes les étapes d’évolution de ces vergers. Plusieurs producteurs bénéficiaires de rucher témoignent de leur satisfaction après cette expérience.
« Grâce aux formations de l’ITECA, nous pouvons désormais capturer les abeilles qui nous donnent de la cire et du miel. La vente de ces produits augmentent nos revenus et nous aident à payer la scolarité de nos enfants », déclare Jolicœur Alcimé, un producteur bénéficiaire.
Les parcelles ont été géo référencées à partir de cartes. Le géo référencement est très important pour le commerce de la mangue au niveau internationale, car il permet la traçabilité des vergers.
Lisez également: Gros-Morne : comment les jeunes ont intégré la filière mangue grâce à l’Economie sociale et solidaire (ESS)
En plus de diversifier les revenus économiques des foyers, l’approche des vergers contribue à à la reforestation, l’amélioration de la couverture végétale et l’adaptation face au changement climatique au niveau de la commune.