Le Service de Communication et de Plaidoyer (SCOP) de l’ITECA, dans le cadre d’un éventuel partenariat avec Bonsai communication, a rendu visite à un groupe de femmes œuvrant dans l’entreprenariat social et solidaire, à travers le modèle « Jaden Lavi » dans la journée du 15 mai, à Pliche, 4ème section de Cavaillon. La délégation a été composée du cinéaste André Vanasse, de l’agronome Wilson Sanon, tous deux (2) représentants de Bonsaï Communication, d’Emmanuel Noel, représentant de Développement et Paix et deux membres du SCOP.
A Pliche, la délégation a été accueillie par Louise Marie Naissant, présidente de « Òganizasyon Fanm an aksyon (OFAP) ». Elle a, dans un premier temps, conduit la délégation vers une parcelle que prépare l’organisation actuellement pour la culture prochaine de légumes. Pour faire face à la sécheresse qui s’abat dans la commune, les membres de l’OFAP ont fait creuser un canal de rétention d’eau situé en amont du terrain qui servira à l’arrosage des plantes.
Les membres de la délégation ont, ensuite, visité le poulailler qui se trouve à « Gran Plas », une petite localité de Pliché. Le poulailler dirigé par un groupe de femmes membres de l’OFAP est une des trois composantes de l’Unité Intégré Diversifié. A cette occasion, le SCOP a interrogé certains consommateurs sur la qualité du service que le poulailler fournit à la communauté.
Wisly André, l’un d’entre eux, n’a pas tari d’éloges envers l’initiative. « Je viens régulièrement acheter des œufs ici. C’est l’unique poulailler de la zone et l’initiative est à encourager », dit-il, rappelant les bienfaits du produit agricole pour le corps humain.
Louise a aussi fait visiter les diverses pépinières et la piste de composts préparées par l’organisation qu’elle dirige. Des centaines de plantules de café, de corossol, de citronniers, de cerisiers, d’orangers, etc. ont été présentés à la délégation. Les femmes attendent la manifestation de la saison pluvieuse, qui s’attarde, pour la distribution de ces plantules. Celles-ci peuvent être transplantées sur des espaces évalués à 50 carreaux de terre.
La visite s’est soldée par une réunion au local de l’organisation où les femmes ont partagé leurs expériences avec les visiteurs. Prenant la parole, Setania Pierre, affirme que sa vie a changé depuis son intégration au modèle Jaden Lavi . « Nous exploitons mieux nos ressources lorsque nous nous mettons ensemble. Je suis fière de ce que je représente désormais pour ma famille et ma communauté », indique Setania. A travers cette expérience, ITECA place les femmes au cœur de l’approche de l’unité intégrée diversifié.
Le changement climatique, une menace très surveillée
Les femmes membres de l’OFAP n’ont pas manqué de faire remarquer les difficultés que leur posent la sécheresse dans la région. La pluie n’est pas tombée à Pliche depuis le mois de décembre de l’année dernière (2018), selon ce que font savoir ces femmes. « Mais, nous savons que ce problème est dû au phénomène de changement climatique », a lâché Louise au cours de la réunion.
La présidente de l’OFAP s’est tout de même montrée rassuré quant à l’avenir. « Nous nous préparons à y faire face. Nous nous informons chaque jour davantage et suivons méticuleusement les divers changements atmosphérique afin d’améliorer notre comportement vis-à-vis de la nature », a-t-elle poursuivi. Précisons qu’à ce niveau, l’OFAP est soutenu par PROCLIMA dont l’objectif est de renforcer l’agriculture tout en suscitant un changement de comportement chez l’agriculteur et l’armer contre les menaces du climat.
Quid de l’Unité Intégré diversifié
L’institut de Technique et d’Animation (ITECA) en collaboration avec FONKOZE a initié, en mai 2017, dans deux communes du département du Sud un modèle d’agriculture de santé publique dénommé JADEN LAVI. Ce modèle a été conçu pour aider les communautés à prévenir la malnutrition, par la mise à disposition d’aliments de qualité, des œufs et des légumes, provenant des unités de production des femmes et des écoles qui y sont impliquées.
Les leçons tirées de la première phase d’exécution du modèle, mai 2017-juillet 2018, ont contribué à une réorganisation du modèle vers l’intégration des différentes composantes de production (œufs, légumes et compost), d’où le vocable d’Unité Intégrée et Diversifiée.
Des progrès considérables ont été remarqués au niveau des savoir-faire techniques et des connaissances des organisations participantes, des autorités locales et des élèves de ces communes sur l’agriculture organique. Les organisations participantes se sont aussi renforcées au niveau de la chaine des valeurs des filières bio alimentaires.